Mali & Sénégal
Départ pour le Mali
Benoit |
Mardi 7 juillet, départ pour Bamako dans quelques heures… Nous décollons de l’aéroport Charles de Gaule ce soir à 22h20 et nous arrivons à Bamako à 2h20 du matin.
Nous essaierons de publier régulièrement des nouvelles sur le site, tous les deux ou trois jours si possible avec quelques photos.Départ donc pour six semaines avec au programme le Mali et le Sénégal.
En tout cas bon été à tous, profitez de cette saison estivale et je vous dis à très bientôt sur ces pages ou à dans quelques semaines lors du retour.
Arrivée dans l’ambiance africaine
Benoit | 7 juillet 2009
Mardi 7 juillet, nous voilà à l’aéroport Charles de Gaulle pour prendre l’avion en direction de Bamako. Le temps de se diriger vers le terminal 3, nous récupérons les billets et nous commençons l’attente pour l’enregistrement. L’ambiance africaine commence déjà, c’est le seul enregistrement qui est géré par 4 personnes qui désigne les files d’attentes à prendre, contrairement aux longues files d’attente. C’est là que nous observons les maliens avec chacun 30 à 40 kilos de bagages. L’enregistrement fait, nous nous dirigeons dans la salle d’embarquement.
L’ambiance africaine reprend dans l’avion, certains ne sont pas à leur place et ils font semblant de ne rien entendre, les hôtesses négocient dure pour installer tout le monde. L’avion décolle alors avec 45 minutes de retard. Arrêt surprise à Agadir car l’avion a un excédent de bagages donc il ne dispose pas d’assez de kérosène pour nous amener à bon port. Ambiance, ambiance… On arrive donc à 4heures (heure locale soit 6h heure française) à Bamako. Le vol fut plaisant mais un peu long quand même. A notre arrivée, David nous accueille au retrait des bagages accompagné de son cousin. Direction la sortie, c’est là qu’Emilie, une des rares françaises dans l’avion, nous interpelle pour nous demander si on peut l’emmener en centre ville car la personne qui devait l’attendre n’est pas là. On embarque alors à 5 dans la classique Mercedes 190 D en direction du centre ville.
Comme l’hôtel d’Emilie est peu connu, il est convenu qu’elle dorme avec nous et on recherchera l’hôtel le lendemain matin. Arrivé à la maison de David, on nous sert un plat alloco (bananes plantins frites) et oignons bœufs. On part alors se coucher vers 6heures, il faut dire que la fatigue commence à se faire ressentir. Première nuit sous une chaleur de 30°, le ventilateur dans la chambre n’est pas de trop.
Première journée à Bamako
Benoit | 8 juillet 2009
Mercredi 8 juillet, réveil plutôt difficile. A 9heures, il fait déjà plus de 30°. On prend alors la voiture à la recherche de l’hôtel d’Emilie que l’on trouve par hasard assez facilement. Ce n’est pas un hôtel mais une pension qui abrite des membres d’associations, un endroit assez rustique et particulier. Ensuite, passage à la banque dans le but de retirer des francs CFA, à priori il est difficile de trouver des guichets, il ne faut donc pas hésiter à prévoir.
L’après midi sera plutôt cool, après un riz oignons préparé par la bonne, on passe l’après midi sous les arbres devant la maison. Camille rencontre les voisines qui prendront plaisir à lui tresser les cheveux pendant que David et son frère Armand ainsi que le cousin nous font déguster le thé « malien ». Repos tout ce temps à l’ombre de la rue 412 du quartier Magnambongo. Le soir, pâtes oignons devant les informations puis nous allons nous coucher, on a du sommeil en retard.
Un jeudi à Bamako
Benoit | 9 juillet 2009
Réveil tranquille, aujourd’hui ce sera balade dans la capitale malienne.
Après un passage au cyber café, on commence par un tour sur la colline de Koulouba, dite aussi « colline du pouvoir », car elle abrite le palais présidentiel. Ensuite on passe au supermarché pour faire quelques achats vitaux et on va manger chez Maddie, la femme du grand frère de David. Ensuite balade en voiture sur l’ancien pont de Bamako, le pont de Sotuba, pour ensuite accéder sur la rive sud.
Retour au quartier Magnambougou, puis achat des tickets de bus pour Djenné, départ demain à 7heures. L’après midi se termine sous « l’arbre à palabres » pour déguster le thé et le soir nous allons voir M. Noumansana, ancien habitant de Djenné. Ce dernier passera presque une heure à parler de sa ville natale, à nous expliquer son fonctionnement ainsi que son évolution de ces dernières années. On part se coucher tôt car demain réveil à 5h45.
Sur la route de Djenné
Benoit | 10 juillet 2009
Réveil matinal, à 6 heures le soleil pointe déjà le bout de son nez. Nous voilà donc en train d’embarquer dans un bus de la compagnie Sonef. A y regarder de près, ce bus desservait Zurich à une autre époque, c’était il y a au moins 20 ans… Deux « toubabs » au milieu des Maliens, autant vous dire qu’on ne passe pas inaperçu. Le trajet est assez long, très long même, entre les escales et les arrêts on met presque 9 heures pour parcourir les 530 kilomètres qui séparent Djenné de Bamako. Interminable… cela confirme notre choix de ne pas visiter Tombouctou ou encore de privilégier l’avion pour relier le Sénégal plutôt que le bus.
Arrivé au carrefour de Djenné, un taxi-brousse propose de nous emmener jusqu’à la ville, le temps d’attendre d’autres passagers. On rencontre alors un couple composé d’un anglais et d’une américaine qui attende depuis plus de 3 heures pour rejoindre la ville. Nous partirons finalement 45 minutes plus tard à bord d’une peugeot issu d’un autre âge, impossible de dire comment la voiture fait pour rouler. Passage d’un bac avant d’arriver à la ville et nous voilà au milieu de Djenné face à sa si célèbre mosquée. Amadou Tahirou Bah nous accueille et nous mène jusqu’à la maison de M. Brunet-Jailly, superbe concession à 200 mètres de la mosquée dans un style propre à Djenné, avec une terrasse donnant une vue impressionnante sur la ville.
Le temps d’investir dans un ventilateur et la nuit tombe. On part donc se coucher, nous n’avons même pas manger aujourd’hui, la fatigue du voyage est forte et le rythme fatiguant.
Premier pas de touristes…
Benoit | 11 juillet 2009
Cette fois-ci, réveil au centre d’une habitation traditionnelle au cœur d’une ville millénaire. Rencontre de Amadou Tahirou Bah, le contact de l’association de Djenné Patrimoine. Après lui avoir exposé le projet, il a l’air intéressé mais pas emballé, difficile d’en dire plus, on verra lors de la rencontre avec les différents protagonistes, prévue lundi. Ce midi, repas au restaurant le campement, ambiance sympathique, hôtel pour touriste mais justement ça fait du bien de se sentir dans un environnement plus propice aux « toubabous ». Lors du service du thé, le serveur nous apprend le dicton concernant le service des 3 thés, « le premier, amer comme la mort, le second, doux comme la vie, le troisième, sucré comme l’amour ».
On profite du début d’après-midi pour investir dans des petits souvenirs, si vous aviez pu voir le sourire de la vendeuse lorsqu’on lui a acheté tout ça, elle était ravie, il faut dire que c’est la saison morte et qu’il y a peu de touristes. Repos à la maison avant de traverser la ville pour rejoindre le cyber qui se trouve dans l’école situé hors de la ville. On termine la journée par une séance de repos sur la terrasse de l’habitation avec une vue splendide sur Djenné au couché du soleil.
Promenades dans Djenné
Benoit | 12 juillet 2009
Aujourd’hui, balade dans la ville, on ouvre alors le guide écrit par M. Brunet-Jailly et on découvre la ville en circulant au cœur des quartiers Yoboukaïna et Sankoré. L’atmosphère des quartiers est bien plus reposante que celle du centre ville, en apparence… car une fois passée la ballade le long des rues principales, dès qu’on s’engouffre au cœur du quartier, nous sommes assaillis par les enfants qui veulent nous serrer la main, photos, argent… Au bout d’1H30 à sillonner la ville, nous sommes tous simplement épuisés. Repas ce midi dans un autre restaurant, le Kita kounour, simple mais bon en tout cas le propriétaire est vachement sympathique.
Cette après-midi, on visite les villages alentours à bord d’une charrette. Moyen de locomotion sympathique mais vraiment pas rapide. On commence par le village peul, Senosa, où l’on découvre quelques artisans et où l’on se ballade en saluant les « vieux » du village, puis on continue par le village bozo, Senou, plus atypique car bordée d’une rivière avec quelques pirogues et un peu de verdure. On rentre alors dans Djenné vers 19h30, la nuit est déjà tombée et il faut se préparer pour demain car le lundi c’est le jour du marché à Djenné, l’un des plus beaux d’Afriques de l’Ouest.
Visites de courtoisie
Benoit | 13 juillet 2009
Nouvelle semaine qui commence, et le lundi à Djenné c’est le marché. Ce matin, j’en profite pour me lever tôt de manière à observer le levé de soleil (6h) sur la ville et la grande mosquée. Spectacle grandiose, un peu après j’en profite pour aller me recoucher… On commence la journée par une balade à travers le marché, tantôt coloré, tantôt étrange, en tout cas folklorique et intéressant même si on s’attendait à trouver plus d’épices et de nourriture.
Ensuite rendez-vous avec Amadou Tahirou Bah pour rencontrer le maire de la ville, c’est-à-dire visite de courtoisie pour le saluer qui ne dure pas plus de 5 minutes. Il m’emmène alors en moto pour également rencontrer le directeur de l’urbanisme et le préfet. Même si c’est un rituel africain, je ne peux m’empêcher de croire que ces visites sont une manière informelle de montrer aux « puissants » de la ville que chacun essaie de contribuer à la ville. L’an passé, dans les villages burkinabés je comprenais le sens de cette visite et d’ailleurs le maire était souvent plus ou moins intéressé, ici ce n’est réellement qu’une simple visite de courtoisie qui consiste à attendre son tour, à dire bonjour et à recommencer avec le suivant. Les visites se terminent par un passage au centre de la mission culturelle et c’est ici que les interlocuteurs sont vraiment intéressés et me proposent même divers documents qui pourront m’aider dans mon référencement des divers équipements de la ville.
Ce midi, nous allons manger dans un autre restaurant, celui dit « du fleuve ». Aucun client, et assez proche du marché, ce qu’on aurait peut être dû évité étant donné le nombre incroyable de mouches et d’odeurs alentours. En tout cas repas correct et abordable.
Ensuite, direction la mission culturelle pour aller étudier les documents. On est alors accueilli par des gens charmants qui mettent tous les documents possibles en notre possession. On recense alors les différents documents intéressants et on en profite pour visiter le musée du site archéologique. La fin de journée se déroule également à la mission culturelle où l’on discute des différents aménagements futurs de Djenné qui relève principalement de projets car la mairie préfère des projets à court-terme et on assiste alors à un plaidoyer superbe contre la corruption et l’irresponsabilité des gens au pouvoir. Ces gens, sous tutelle du ministère de la culture se révèle être très intéressants et les plus intéressés en ce qui concerne le projet de SIG.
Ce soir, on met alors en place une méthodologie et on tente d’élaborer un programme de travail ainsi qu’une architecture des différentes données. On étudie également les différents documents obtenus auprès de la mission culturelle.
Demain commence le travail de fond, c’est-à-dire parcourir la ville pour repérer tout bâtiment particulier. Beaucoup de travail en perspective.
Exploration urbaine
Benoit | 14 juillet 2009
Que dire, que dire… eh bien on a parcouru toutes les ruelles de 3 des 7 quartiers de Djenné. Toutes parcourues, en repérant toutes constructions particulières, tout en les référençant sur une carte sans omettre de corriger les imprécisions de la carte. Bref, un travail titanesque, long, et fatiguant mais qui nous permet de sillonner toute la ville de Djenné.
Etant donné qu’il y a peu de choses à rajouter sur cette journée, je vais en profiter pour vous expliquer le projet. Dans le cadre de mon TFE (Travail de Fin d’Etudes), que je dois réaliser l’année prochaine, je projette de réaliser un SIG (Système d’Information Géographique) sur la ville de Djenné et son patrimoine. Ce projet devrait permettre aux associations, mais aussi à l’administration de mieux gérer le patrimoine mais aussi et surtout de faire de la communication sur la ville de Djenné.
Pour ceux qui ne connaissent pas ce qu’est un SIG, c’est un programme informatique qui permet de placer des éléments sur une carte, éléments regroupés en différentes catégories, ce qui permet de les afficher séparément ou simultanément mais surtout qui permet de réaliser des analyses.
Vous voilà donc informés sur le projet qui va occuper une partie de notre voyage. Le plus long dans l’histoire, outre la récupération des données, c’est de retranscrire informatiquement ces donnés le soir, résultat : terrain de 9h à 12h, repas de 12h à 14h, bureau de 14h à 16h, terrain de 16h à 18h et bureau de 19h à 21h.
Demain nous remettons ça pour de nouveaux quartiers, et j’en profiterais pour vous expliquer comment on procède lors de la récupération des données.
Conclusion du contrat
Benoit | 15 juillet 2009
Nouvelle matinée réservé au référencement des artisans, commerces, maisons monumentales… Vers 10 h, sous une chaleur de plus en plus accablante, on entend soudain un coup de feu. On contourne alors le pâté de maison en banco pour se retrouver face à une centaine d’hommes tous assis et bien habillés, les femmes se trouvent en retrait. Au centre une vingtaine de garçons de 7 à 8 ans sont vêtus de blanc et tout le monde autour d’eux prient, on assiste alors à une cérémonie en l’hommage de la circoncision des jeunes garçons. Nous ne restons pas plus longtemps pour ne pas perturber la cérémonie.
En parlant de religion, Djenné, ville sainte, abrite une grande mosquée qui est au Mali, ce que la Tour Eiffel est à la France. Cet édifice est la plus grande mosquée d’Afrique de l’Ouest et serait, à priori, le plus grand monument en banco au monde. Sa visite est par ailleurs interdite aux non-musulmans, mais corruption oblige pour environ 15€ par personne, il est possible d’y pénétrer. Pendant notre séjour, nous avons eu le droit à de nombreuses propositions, mais nous avons toujours refusé, c’est un lieu saint et il serait ridicule moyennant finance de ne pas le respecter.
En parlant de proposition, dimanche, lors de notre repas, un guide nous propose un tour en pays dogon. Je cite le guide du routard : « A Djenné ou Mopti, ne cédez pas aux propositions alléchantes des guides pour une visite en pays dogon. Pour coupez court, exigez la carte de guide officiel… ». Ici au bout de 5minutes, ce brave homme, Amane Lamine Traoré, nous montre sa carte d’accréditation, il tente de nous proposer un séjour en pays dogon à un prix qui soit disant défie toute concurrence car nous travaillons pour Djenné, donc nous sommes des Djennenké et non des touristes.
Mardi, nous le recroisons et son prix est passé du double au simple. Tant mieux mais ça reste cher. Je le rappelle dans la soirée et lui propose un prix entre ce qui est conseillé par le guide du routard et ce qu’il demande, nous y sommes presque mais pas encore.
Aujourd’hui, après avoir terminé notre référencement, nous le croisons sur la route du restaurant, il nous propose de venir prendre le thé après manger. Nous voilà donc à 14h, perdu au milieu d’un quartier encore inconnu. Il nous présente son ami qui peut nous faire visiter le pays dogon. Négociations obligent, nous signerons finalement un contrat au prix qu’il souhaitait, il faut dire que le tour semble sympathique. Lorsqu’on demande la carte officielle à notre guide, il répond qu’il ne l’a pas, elle est à Mopti, notre ami Traoré répond de lui. Bref, nous voilà maintenant avec un séjour pour le pays dogon tout compris à partir de Mopti.
Toujours lors du thé, nous rencontrons un canadien qui visite l’Afrique de l’Ouest depuis début mai, il est déjà passé par le Ghana et le Burkina Faso et terminera par le Sénégal. Il faut avouer qu’il est sympathique de rencontrer des Occidentaux de temps à autre, cela permet d’échanger divers conseils et de se rassurer mutuellement. Il faut dire qu’en Afrique, ce n’est pas évident.
A titre d’exemple, la nuit tombe à 19h, heure locale, la fatigue et la chaleur vous pousse dans les bras de Morphée dès 22heures. Or la nuit il fait chaud, on dort plus ou moins bien, mais une constante est là, on rêve toutes les nuits, tout le temps des rêves de chez nous, où on se retrouve en famille ou dans notre société de consommation… Et le plus dur n’est autre que le réveil, tous les matins vous ne savez pas où vous vous trouver ni ce que vous faites là. Et c’est d’ailleurs ce qui est le plus dépaysant, c’est de se réadapter tous les matins à la vie africaine.
La fin de journée arrive, un tour au cyber, repos le soir et direction le sommeil.
De vrais africains…pas encore mais pas touristes non plus !
Benoit | 16 juillet 2009
Nouveau réveil toujours pas facile. Direction le quartier situé au Nord-est de la ville pour le référencement. Après avoir terminé, je tente un détour par l’office du tourisme mais il est fermé. Je décide alors d’appeler l’office du tourisme de Mopti pour m’enlever un doute… Je demande la vérification de l’appartenance aux guides officiels des deux guides que nous avons rencontrés. Le premier est bien un guide officiel, le second, celui qui nous accompagnera en pays dogon et dont le nom figure sur le contrat n’est pas guide officiel. Damned !
J’appelle alors l’intéressé qui me demande d’où viennent mes sources, quand je lui dis il m’annonce qu’il passe à la maison avec l’autre guide. En les attendant, ce midi c’est repas à la maison, spaghettis sans beurre ni gruyère, mais avec double concentré de tomates. Pas le choix mais c’est toujours mieux que rien.
Voilà les deux compères qui arrivent, ils disent qu’on s’est mal compris, on ressort alors le contrat dans lequel j’ai fait ajouté devant eux que le guide est un guide officiel or ce n’est pas le cas. Ils ont essayé de nous rouler et ils ont raté. D’ailleurs le guide du routard avait raison, et même ceux qui possèdent des cartes d’accréditation tentent de nous berner. On n’est pas des touristes mais des vrais djennenkés comme ils disent, pas encore africain mais n’empêche on ne se fera pas rouler !!! Si jamais vous visitez le Mali en routard, attention, ne vous faites pas berner, vous avez ici l’exemple même que tous les moyens seront utilisés pour vous tromper. Vigilance donc !
Dernier jour à Djenné
Benoit | 18 juillet 2009
Ce matin, tour de la ville pour repérer des points en GPS, on commence tranquillement quand au bout de 5 minutes un vent violent se lève, on passe donc une heure à faire le tour de la ville dans un vent fort qui amène beaucoup de poussières, il est d’ailleurs presque impossible de garder les yeux ouverts. Le tour fini, nous voilà dans la maison de M. Brunet Jailly, dernier jour au sein de Djenné, dernier jour au cœur d’une habitation traditionnelle d’une architecture superbe. Repas rapide et voici notre cher guide qui nous propose un nouveau tour en pays dogon.
Cette fois-ci le tour aura lieu avec un couple d’anglais, et ce sera lui-même le guide. On lui fait alors comprendre qu’il ne nous aura pas deux fois, et il nous propose un tarif très raisonnable. Entre temps j’ai consulté plusieurs guides et les prix proposés sont assez élevés. Au final son tarif se révèle très attractif mais surtout nous n’aurons pas besoin de se préoccuper de trouver un guide par la suite. On cède donc et on signe un nouveau contrat. Avons-nous eu raison ? L’avenir nous le dira, mais voyager durant la saison « morte » entraine un ralentissement du tourisme et les déplacements sont plus difficiles que prévu. Dans le cas suivant, on ne s’occupera de rien, on se contentera de visiter et de profiter, après une semaine de travail ça ne peut que nous faire du bien.
Le tour en pays dogon aura lieu du lundi au vendredi, donc ne vous attendez pas à avoir des nouvelles avant la fin de semaine prochaine. A bientôt.
Arrivée à Mopti
Camille | 19 juillet 2009
Notre séjour dans la ville de Djenné se termine, nous prenons ce matin un mini bus pour nous rendre à Mopti. Rendez vous donc à 6h30 à la gare routière mais nous partirons finalement qu’à 8h. Nous sommes entassés dans ce mini bus, il y a très peu de place par personne. Mais le chemin se fait facilement et même agréablement, nous observons les paysages et nous nous sentons totalement imprégnés de la vie africaine.
Nous arrivons à Mopti pour le midi où nous cherchons notre hôtel sous un grand soleil, il fait très chaud. Un homme nous guide jusque l’hôtel « Y a pas de problème », cet hôtel est très agréable, chambre spacieuse, très propre, très jolie décoration africaine et une piscine. Nous profitons du restaurant, et de la piscine dans l’après midi. Vers 16h (quand le soleil est moins fort) nous nous baladons vers Mopti, nous récupérons les berges du Niger, observons les pinassiers et les femmes lavant leur linge… puis nous entrons dans la ville sans faire un grand tour, puisque la visite de Mopti se fera surtout à notre retour du Pays Dogon. Nous avons quand même un premier aperçu de la ville, la ville est touristique, beaucoup de personnes nous demandent si l’on veut un guide, ou un souvenir ou encore cadeau et bidon (eau) pour les enfants, il y a beaucoup d’animations mais aussi de circulations.
Ce soir est réservé à la préparation du sac pour le Pays Dogon et nous devons voir notre guide pour connaitre les consignes de demain. Dans quelques heures, départ imminent pour 5 jours de balade…
Direction le Pays Dogon
Benoit | 20 juillet 2009
Ce matin, réveil vers 8heures puis petit déjeuner au Bar terrasse de l’hôtel. Philippe notre guide arrive, et nous voilà embarqués à 6 dans un taxi brousse qui n’est autre qu’une Peugeot 505. Notre petite troupe se compose de Camille et moi-même, de Mike et Mary, anglais visitant l’Afrique de l’Ouest, de Philippe notre guide et Amadou, un djennenké qui nous accompagne.
La voiture s’élance et nous voilà partis en direction du pays Dogon. Un premier arrêt nous permet de visiter Songho, village au centre de trois collines, dont les cases forment un véritable labyrinthe. La vue depuis la grotte, qui sert de lieu lors de l’excision, nous donne un panorama magnifique sur le village et les collines alentours.
Nous voilà repartis sur la route. A peine a-t-on dépassé Bandiagara que nous évoluons sur des pistes au cœur de la brousse. Le paysage est sympathique mais rien d’exceptionnel, on s’attend à voir la falaise mais rien ne nous indique sa position. Arrivé au bout de la piste, la voiture s’arrête et l’excursion commence. Et nous voilà en pays Dogon, mais toujours rien sur la falaise. On évolue alors à pied sur quelques centaines de mètres quand un escarpement rocheux apparaît et nous permet de descendre vers un plateau verdoyant dont la vue est superbe. Impossible à soupçonner depuis Bandiagara, mais en fait la falaise se crée petit à petit, ne nous donnant pas l’impression de prendre de l’altitude. Et nous sommes donc finalement en haut de la falaise.
La marche à travers le plateau est une promenade verdoyante qui nous dévoile petit à petit un village accroché au bord de la falaise. Nous arrivons alors à Begnemato, petit village de la falaise. On pose alors les sacs et on s’installe à l’ombre en attendant le repas. L’heure de marche à travers le plateau nous a épuisé, il est midi, l’heure la moins favorable à la marche et le parcours n’est pas de tout repos.
Après un repas amplement mérité, un guide local nous amène au bord de la falaise et nous dévoile alors un panorama magnifique sur les villages de la plaine ainsi que sur la brousse qui s’étend jusqu’aux confins du Burkina Faso, l’endroit est tout simplement magique. On visite ensuite les trois parties du village car chaque religion est regroupée en hameau.
La nuit arrive, on dîne sous les étoiles, la voie lactée n’a jamais été aussi visible que cette nuit. On installe alors le matelas sur le toit et on dort à la belle étoile. Le Pays Dogon promet beaucoup, ou du moins cette première journée est mémorable.
Descente de la falaise
Benoit | 21 juillet 2009
Réveil magique, chaque touriste qui dormait sur les toits se réveille paisiblement, on se regarde, on reste dans nos sacs de couchage car il fait encore frais, et on assiste tous silencieux, au lever du soleil sur la falaise. On prend le petit déjeuner et on repart. Cette fois-ci il est prévu de descendre de la falaise. On longe alors la crête de la falaise sur quelques centaines de mètres avant de rejoindre le village de Indalou, ce village est construit au plus proche de la falaise et offre un visage joli et dynamique. Après la visite avec un des habitants on s’engage dans un petit canyon entre deux escarpements. La descente est plutôt rude, le passage des échelles maliennes au dessus du vide est plutôt inquiétant et la descente des amas rocheux est sportive. Pour résumer la descente n’est pas de tout repos mais tout au long, le paysage qui s’offre à nous est plus que joli, seule la chaleur tempère notre vitalité.
Au bas de la falaise, on rejoint le petit village de Yabatalou où nous attend Philippe. On profite alors de la disponibilité de la douche et on déguste un riz-poulet bien installé à l’ombre. La sieste s’impose d’elle-même et lorsque vient le moment de repartir un vent fort se met à souffler, soulevant alors des nuages de poussières à tel point que la falaise, distante de 200 mètres, n’est plus visible. Lorsque ça se calme, on se met en route en calèche pour aller passer la nuit à Endé. Le temps de parcourir un kilomètre sur la calèche et la pluie nous surprend nous obligeant à se réfugier chez le premier dogon venu. Dix minutes plus tard, on se remet en route et on arrive finalement à l’orée de la nuit au campement d’Endé. La pluie tombe alors pendant la soirée mais vient le moment d’aller se coucher et il ne pleut plus, cela nous permet de dormir sur les toits et de disposer pour une fois d’une nuit un peu plus fraiche.
Village de la plaine
Camille | 22 juillet 2009
Ce matin, visite du petit village d’Endé, village artisanal avec notamment la fabrication d’Indigo et de bogolan. Nous partons après le thé pour le village de Telly. Nous marchons sous un grand soleil. Nous arrivons à Telly pour le repas, ensuite nous allons jusqu’à une cascade, une cascade qui est en fait un grand filet d’eau coulant de la falaise jusqu’à un petit point d’eau. Ce point d’eau permet un rafraichissement pour les troupeaux d’animaux de la région, il y est donc interdit de s’y baigner. Benoit nous prépare le thé, qui est selon les dires d’Amadou est 95 % malien.
Amadou, parlons un peu de lui, il se surnomme lui-même « Amadou le fou », et il ne ment pas mais raconte des « salades sans tomates ». Il est étudiant en droit à l’université de Bamako en 2ème année et est originaire de Djenné. Ami de Philippe, il n’a jamais visité le pays dogon, quand celui-ci organisa notre périple il proposa à Amadou de venir et ainsi découvrir avec nous cette superbe région du Mali.
Le soir, un joueur d’un instrument malien (une guitare à deux cordes) nous accompagne pendant le thé. Nous prenons ensuite le repas et discutons sous un grand ciel étoilé, avec pour fond sonore la musique et le chant du musicien. Très agréable soirée.
Maison des Tellems
Camille | 23 juillet 2009
Ce matin, nous visitons les maisons de Tellem, le premier peuple vivant en pays dogon et qui fut chassé par les dogons. Ce sont des toutes petites maisons construites en bordure des falaises. Nous découvrons ainsi les maisons et les greniers qui sont maintenant abandonnées.
Nous partons ensuite pour notre dernière destination Kani Kombolé, nous arrivons à Kani Kombolé vers 11h mais nous voila tout de suite reparti pour Kani bonzo, le premier village dogon à 6 km de là.
Ce village se situe sur la falaise, la route fut très fatigante, ce sont les heures les plus chaudes, il faut remonter sur la falaise et dans le village ils n’ont pas d’eau minérale et la notre est brulante. Mais nous avons pu voir le baobab sacré, le baobab où les dogons se sont installés la première fois et où un caïman leur a permis de trouver de l’eau, un petit village sympa et de nouveaux point de vue. Les 6kms de retour furent très fatigant et difficiles. Nous sommes revenus à Kani kombolé heureux de pouvoir se rafraichir.
Nous sommes jeudi, et le jeudi est jour de marché dans le village, du toit de l’hôtel nous avons une vue directe sur le marché avec des femmes toujours bien habillées et très colorées et beaucoup d’animations. L’après midi fut plutôt reposante.
Nous passons ensuite notre dernière nuit en pays dogon.
Dernier jour en Pays Dogon
Camille | 24 juillet 2009
Dernier réveil en pays dogon, la voiture vient nous chercher à Kani Kombolé, nous remontons la falaise et visitons un dernier village Djiguibombo. Nous pouvons alors apercevoir nos derniers points de vue du pays dogon, nous distribuons nos dernières noix de colas aux anciens du village et nous repartons sur Mopti. Cet après midi, nous restons tranquille à l’hôtel. Il est important de savoir que l’hôtel « Y a pas de problème » dispose d’une piscine, et d’ici le Sénégal c’est le seul endroit où nous pourrons en profiter, d’où l’après midi à se reposer.
Suite à cette excursion, on peut dire que le pays dogon est véritablement une superbe région à ne manquer sous aucun prétexte si on visite le Mali.
Mopti
Camille | 25 juillet 2009
Nous voila parti visiter mopti, nous ne savons pas trop où nous diriger, nous partons alors vers le marché des femmes, c’est un marché très coloré où de nombreuses femmes vendent poissons, épices, viandes… Au dessus de ce marché se situe un petit marché artisanal où chacun souhaite qu’on rentre dans leur boutique juste pour le plaisir des yeux. Il y a beaucoup de monde et d’activités.
Nous poursuivons notre route vers le port et le marché aux poissons, nous voyons alors de nombreux poissons grillés… Nous trouvons alors un restaurant au bord du fleuve où nous avons vu sur toute l’animation du port. Nous repartons en essayant de trouver le marché artisanal et nous trouvons un endroit à moitié plein et rempli principalement de tailleurs. Nous repartons vers l’hôtel en longeant le fleuve et on se repose et profite de pouvoir mettre le site à jour.
Dernier jour à Mopti
Benoit | 26 juillet 2009
Voilà maintenant 3 jours que nous sommes à Mopti. On a profité cette nuit d’un gros orage qui a rafraichit l’air, nous permettant de dormir sans avoir trop chaud. Ce matin on se balade le long du Bani (affluent du Niger qui jouxte la ville), dans ce qui est appelé l’ancien quartier colonial. Par la suite on en profite pour aller chercher du pain, des pâtisseries et les tickets de bus pour le trajet de demain vers Ségou.
On rentre ensuite à l’hôtel où l’on joue aux échecs, on déjeune et on se repose à l’hôtel.
En route pour Ségou
Benoit | 27 juillet 2009
Levé 5heures du matin, plutôt rude mais obligatoire si on ne veut pas rater le départ du bus. On déjeune un morceau de pain, on met les sacs sur les dos et nous voilà sur la digue de Mopti que l’on longe pour parvenir à la gare routière. Le bus est à l’heure départ 6h30. Cette fois-ci le bus est plutôt bien, de vrais sièges et un âge pas trop avancé.
Le trajet se déroule plutôt bien lorsque qu’à 9h30, le bus s’arrête sur le côté. Tout le monde descend, on ouvre le capot arrière et on change une courroie !!! Bref, l’aventure. On ne repart pas, les batteries sont à plat, et dès qu’un autre bus passe, il s’arrête, prête ses batteries et on repart. Arrêt total : 30 minutes. Rien à dire. La fin du trajet se déroule sans soucis jusqu’à Ségou où l’on arrive à 13h30. Même si tout se passe bien et que le bus est confortable, il n’en reste pas moins que chaque trajet est long et fatiguant.
Arrivé à Ségou, le petit frère de David, Vincent, vient nous chercher. Il nous emmène chez son papa, le Docteur Paul Diarra qui nous accueille à bras ouvert. On profite de l’après midi pour visiter les quartiers populaires de Ségou qui nous montre un visage complètement différent de ce que l’on a pu voir à Mopti. Les berges du Niger sont jolies et le calme qui règne est reposant après l’agitation des derniers jours.
Retour à la maison, la pluie fait son apparition et rafraichit l’air. On regarde un peu la TV et on va se coucher tôt de manière à être en forme demain.
Barrage de Markala
Benoit | 28 juillet 2009
Aujourd’hui, le grand frère de David, le colonel Adama Diarra nous invite à passer la journée à Markala (situé à 30kms de Ségou). A 9h, son chauffeur arrive et nous partons avec la mercedes du papa en direction de Markala.
Le chauffeur militaire, Basile, est plutôt prudent, on ne dépasse pas le 50 lors de la première partie du trajet. On s’arrête au péage, la voiture ne repart pas, batterie noyée, on pousse et c’est reparti. Il nous emmène sur les berges du Niger où nous pouvons admirer le barrage de Markala. Comme nous sommes accompagnés d’un militaire j’ai le droit de photographier tout ce que je veux alors que toute la zone est interdit de photographie.
Ensuite il nous emmène au logement d’Adama mais ce dernier travaille encore, on nous emmène alors pour visiter le camp militaire qui est également un atelier. Menuiserie, forgerie et autres, on découvre alors tout le camp militaire et tous les produits qui y sont fabriqués.
Repas savoureux puis détente à l’ombre en observant les enfants d’Adama qui jouent dans la piscine. Il est temps de repartir, avant on passe au petit barrage de Sarakala, endroit verdoyant au milieu de la brousse. Lors du retour, on crève. Or la roue de secours n’est pas opérationnelle, on appelle alors le colonel qui nous envoie une mercedes avec une roue de secours en état. Ironie du sort, quatre pneus neufs sont chez le papa à Ségou, mais ils n’ont pas eu le temps de les monter. On repart, puis quelques kilomètres plus loin on s’arrête, le moteur fume énormément, on décide de ralentir la cadence. Dernière péripétie, on perd l’enjoliveur quelques kilomètres avant d’arriver.
Retour donc à Ségou pour passer la soirée. Ce fut une journée très agréable à découvrir de nouvelles choses et à voir un paysage différent.
Mi parcours ; Ségou, ville reposante
Benoit | 29 juillet 2009
Aujourd’hui le programme est simple : balade et découverte de Ségou. On longe alors la route goudronnée qui nous emmène au centre-ville. Pour petit-déjeuner, on achète des beignets qu’ils accompagnent de mayonnaise et oignons pour mon plus grand bonheur mais pas celui de Camille.
Arrivé au centre-ville, on s’empresse de rejoindre les berges du Niger. La ville est calme, reposante, arrivé au port certains nous proposent un tour en pirogue mais ils ne sont pas collants. Décidément, en comparaison avec Mopti, Ségou passe pour une ville très très calme et ce n’est pas plus mal.
On longe donc les berges, en s’arrêtant au centre artisanal, puis on passe devant les anciens bâtiments coloniaux reconvertis en bâtiments administratifs. On déjeune alors dans un petit restaurant puis on décide d’aller louer une pirogue pour se balader sur le fleuve Niger.
La traversée est tranquille, on profite pleinement du calme de la ville et des environs. On aperçoit alors l’autre rive, qui abrite plusieurs villages bozos. Lors du retour, la pluie arrive, rien de trop important mais de quoi être un peu mouillé malgré la pirogue couverte. Après cette traversée, on décide de rejoindre la maison pour aller se reposer. Au milieu du chemin, la pluie réapparaît et redouble d’efforts, cette fois ce sont des pluies diluviennes qui tombent durant près d’une heure. On se réfugie sous le porche d’une boulangerie où les employés nous invitent à nous abriter à l’intérieur. L’odeur du pain cuit vient chatouiller nos narines, il suffit de fermer les yeux et on se croirait en France.
Une heure plus tard on rejoint la maison où l’on en profite pour se reposer. Soirée détente, discussions, séries télévisées…
Voilà donc 3 semaines que nous sommes au Mali, nous sommes à mi-parcours de nos vacances, encore une semaine ici puis deux semaines au Sénégal.
Bamako, nous revoilà !
Benoit | 30 juillet 2009
Ce matin, réveil assez tardif. Pour le petit déjeuner, on nous propose thé « lipton » et sandwich à l’omelette pour mon plus grand bonheur encore une fois mais pas pour Camille.
Avant de rejoindre la gare routière, on discute beaucoup avec Paul, le papa de David, qui nous expose son point de vue sur le fonctionnement actuel du Mali et sur le fonctionnement de l’Afrique en général. Vers 11 heures, on part en voiture à la gare routière de Ségou.
A peine arrivé, un bus Gana Transport est prêt à partir pour Bamako. Même pas le temps de sortir de la voiture qu’on nous décharge nos sacs, on se précipite alors pour les récupérer. Trois personnes différentes sont là pour nous vendre le ticket, impossible de savoir à qui s’adresser. Pendant que je donne de quoi payer le billet, Vincent me rappelle de ne pas monter sans ticket, entretemps il est nécessaire de surveiller où ils mettent nos bagages. Puis le directeur de l’agence arrive, je réclame ma monnaie, il ne sait pas où elle est, puis je réclame mes tickets, qu’ils me donnent enfin pour finalement exiger ma monnaie car il essaie de me vendre les billets plus cher que prévu. Pendant tout ce temps une grande jeune fille récite ses sourates à l’oreille de Camille en quémandant une pièce alors que pleins d’autres nous occupent pour le bus tout en sachant qu’on ne comprend pas un mot d’arabe et qu’on est chrétien. Nous disons donc en revoir à Paul & Vincent puis je monte alors dans le bus, Camille n’est même pas encore monté qu’il est déjà en train de partir. On s’assoie où on a de la place, le bus est assez sale et on apprendra un peu plus tard qu’il est parti la veille au matin de la capitale du Ghana. Le tout s’est déroulé en un peu moins de deux minutes.
Quelques minutes plus tard, arrêt classique à la douane mais cette fois un contrôleur monte, ouvre divers sacs puis arrivé à mon Cheewarah (Statuette de bois représentant le mérite au Mali) il me demande ce que c’est, je lui réponds puis il demande si c’est ancien ou neuf, et quelque soit la réponse il exige que je le suive. Direction le poste de douane où j’ouvre le paquet si bien emballé pour qu’il s’aperçoive lui-même que je ne suis pas en train de voler le patrimoine du Mali mais que j’ai simplement investi dans un souvenir typique.
Trois heures plus tard, nous voilà enfin à Bamako. David nous accueille à la gare routière et on prend le taxi pour rentrer à la maison. On se pose alors devant la maison pour prendre le thé, heureux d’être arrivé et de pouvoir souffler. Le soir est réservé au visionnage d’un match de football (Manchester vs Bayern), puis des informations. Une bonne nuit de sommeil nous attend.
Annulation des billets d’avions or not ?
Benoit | 31 juillet 2009
Matinée réservée à la connexion internet. Ensuite on se renseigne pour éventuellement annuler nos billets d’avions. Rassurez-vous, on ne projette pas de vivre ici mais on est prêt à privilégier le bus plutôt que l’avion entre Bamako & Dakar. Finalement, les conditions d’annulation ont raison de nous et on conserve nos billets d’avions.
Cette après midi on se dirige en centre ville avec David pour aller au Centre Culturel Français, qui est fermé. Direction alors vers la galerie Chab pour aller voir une exposition photographique. On cherche, on trouve la rue mais pas la galerie, celle-ci a disparu. On s’oriente alors vers le cinéma pour connaître la programmation, mais ce dernier est également fermé. Finalement on va à l’Office du tourisme Malien pour obtenir le mensuel Dourouni, journal culturel gratuit, mais il ne dispose que du mois de juin alors que le mois d’août approche. On nous conseille de passer aux hôtels ou restaurants, et au restaurant Amandine, le mensuel est indisponible.
Au final la journée n’a pas été très efficace mais au moins on sait plus ou moins ce que l’on ne peut pas faire. Après le dîner, alloko bœuf, Armand nous fait gouter le yaourt traditionnel (lait de vache frais avec sucre) qui ressemble au fromage blanc de chez nous.
On souhaitait sortir mais la fatigue a raison de nous, demain samedi il faut absolument qu’on assure de manière à découvrir les nuits bamakoises.
Match de foot
Benoit | 1 août 2009
La pluie tombe depuis le début de la matinée. On se réfugie donc à l’intérieur en regardant la TV et en étudiant les divers guides de voyage.
Vers 16h, David doit partir à un match de foot, on décide de l’accompagner. Il nous dit qu’il joue dans un petit village à quelques kilomètres de Bamako. Une demi-heure plus tard et une trentaine de kilomètres plus loin nous arrivons au stade. Le match va bientôt commencer et on assiste alors à un match de football malien, très semblable au nôtre, l’entraineur crie des ordres à son équipe, l’arbitre siffle les fautes… Quelques différences notables : avant de jouer il faut virer les bœufs du stade, la touche n’existe presque pas à moins d’envoyer le ballon sur la route et les hors-jeu n’ont pas lieu d’être. Une heure et demi plus tard, l’équipe de Magnambougou (celle de David) perd 5 à 1. Retour sur Bamako en évitant de parler du match.
Le retour est un peu sportif, comme ils se suivent à deux voitures ils n’hésitent pas à rouler assez vite mais ce qui est le plus inquiétant pour nous européens, c’est le respect des distances de sécurité. Ils suivent de près les autres voitures, et lorsque ça freine ils savent s’arrêter mais ça reste assez flippant pour nous.
Après dîner, où l’on a gouté les iliums, tubercules qui ressemblent aux pommes de terres, on s’en va boire un verre dans le quartier branché de Bamako, qui jouxte le Niger. L’ambiance est africaine, on prend un verre, on discute dehors et on observe. David nous explique que la prostitution est un problème en Afrique et il est courant de croiser ces dames dès que le soleil se couche.
Retour à la maison, la fatigue se fait sentir. Il est tout de même 1h30 heure locale soit 3h30 heure française.
…
Benoit | 2 août 2009
Réveil tardif suite à la soirée d’hier. Après un bon petit déjeuner, on flâne une bonne partie de la journée. Dans l’après midi on va se balader dans le quartier. La chaleur est lourde et on découvre les rues proches ainsi que ses habitants.
Dîner de dimanche, poisson et manioc, un véritable délice.
…(bis)
Benoit | 3 août 2009
Aujourd’hui Armand commence un nouveau job, il gardera donc la voiture toute la journée. De notre côté on va donc rester tranquille. Dépannage pc dans le quartier puis repos.
Balade dans les environs de Bamako
Benoit | 4 août 2009
Ce matin, départ en voiture pour aller se balader en pays mandingue. Une heure est nécessaire pour effectuer la seule traversée de Bamako, puis 45 kilomètres plus loin, nous atteignons le village de Sibi. Nous passons alors au bureau touristique et un guide nous accompagne pour visiter le coin. On commence par la visite d’une arche rocheuse. Pendant la montée le guide nous montre de nombreuses plantes médicinales et on arrive enfin à l’arche. La vue depuis le haut de la colline est superbe et le panorama vaut le coup d’œil. On continue par la visite de la grande grotte, ancien lieu de sacrifices pour ensuite retourner à la voiture.
En retournant au village, on fait un petit détour par une coopérative qui produit du beurre de karité et on se dirige vers la cascade de Danda. Après une seconde montée épuisante par une chaleur étouffante, on arrive au pied de la cascade. Après ces quelques balades au cœur du pays mandingue, on retourne sur Bamako. Sur la route, nous croisons des singes, nous tout étonné nous le disons à voix haute, mais apparemment il ne faut pas en parler car c’est signe de malheur au Mali.
Retour à Bamako.
Musée National
Benoit | 5 août 2009
Aujourd’hui c’est le premier mercredi du mois et le musée national est gratuit. Nous en profitons pour aller le visiter. Il est plutôt modeste mais les objets exposés sont bien mis en valeur. Nous passons ensuite faire un petit bonjour à Sylvie, la sœur de David.
Voilà quatre semaines que nous sommes au Mali, dans deux jours on s’envole pour le Sénégal.
…(ter)
Benoit | 6 août 2009
Journée cool, préparation des sacs à dos pour le départ prévu demain. Rien à signaler.
Changement de pays
Benoit | 7 août 2009
Ce matin, visite du marché artisanal de Bamako suivi d’une balade en plein centre, à travers les étals des marchands. On profite de cette fin de matinée pour aller boire un dernier verre avec David.
Lors du retour vers la maison, une pluie diluvienne s’abat sur la capitale malienne. La visibilité est réduite à 10 mètres, les motos ne circulent plus, des torrents inondent les trottoirs… Après un véritable parcours du combattant, nous rentrons au quartier Magnambougou. On mange en vitesse un plat de riz avant de reprendre la route en direction de l’aéroport.
Arrivé à l’aéroport, on remercie David pour son accueil et sa bienveillance et on gagne le hall d’enregistrement. Après les formalités d’usage, on se restaure légèrement au petit bar de l’aéroport en observant les quelques avions présents. A 16 heures on embarque pour le vol à destination de Dakar.
18h50, heure locale, nous voilà débarqués au Sénégal. On prend un taxi prépayé pour le centre ville. A peine démarré le chauffeur nous demande 2000 F CFA de plus que prévu, s’ensuit cinq minutes d’une dispute qui correspond à celui qui crie le plus fort, apparemment j’ai gagné mais trois minutes plus tard il remet ça. En haut d’un pont, la roue arrière éclate. Il s’arrête, change la roue et on repart. Les sénégalais sont très croyants et j’ai l’impression qu’il a compris que « si dieu le veut », il doit donc me laisser tranquille. Arrivé de nuit à l’hôtel, on nous dirige alors vers une chambre, l’hôtel est situé en bord de mer car c’est également un centre de plongée.
On part alors faire un tour en centre-ville dans le but d’aller dîner. En chemin, nous sommes fortement importunés au point de rebrousser chemin et d’aller se coucher. Décidément, le Sénégal ne s’avère pas simple.
Départ pour la petite-côte.
Benoit | 8 août 2009
Réveil difficile après tant d’évènements, on prépare nos deux petits sacs et on laisse nos sacs de randonnée à l’hôtel. Les bagages sont prêts, on sort dehors et là il se met à pleuvoir. La motivation est difficile à trouver pour ce premier jour au Sénégal.
Une demi-heure plus tard nous voilà dans le taxi en direction de la gare routière. Arrivé à la gare routière c’est un peu la cohue mais rien d’insupportable, on monte alors dans un taxi-brousse en direction de Joal-Fadiouth.
3h30 de route plus tard, et 120kms au Sud de Dakar, nous voici arrivé à Joal-Fadiouth. On prend de nouveau un taxi qui nous dépose en centre-ville. La ville s’étire tout le long de la mer et l’hôtel se trouve à 200 mètres de la plage. Aucun accueil, tout semble fermé mais par chance quelqu’un va prévenir les propriétaires. L’hôtel n’est pas cher, sympathique, récent et très propre.
On poursuit alors par un petit tour sur la plage, l’océan est beau mais il y a de nombreux déchets sur la plage et au bord de l’eau ainsi que plusieurs chiens errants sur la plage, il est alors difficile de se baigner mais la promenade fait beaucoup de bien, pas grand monde sur la plage, bruit des vagues, soleil… Au détour d’un banc de sable, on observe l’île de Fadiouth, surnommée également l’île aux coquillages. Visite prévue demain.
Retour à l’hôtel où l’on pourra dîner très correctement au fast food libanais. Journée fatiguante mais bien plus plaisante qu’à Dakar.
Fadiouth, l’île aux coquillages
Benoit | 9 août 2009
Déjeuner en bord de mer, un peu troublé par les mouches mais rien de méchant. Direction l’île de Fadiouth pour effectuer la visite avec un guide. On y va avec Anouk & Goulven, deux français avec qui on a sympathisé dans l’hôtel.
Vers 10 heures, nous traversons donc la passerelle qui relie la ville de Joal à celle de Fadiouth, longue de 500m et récente, elle est superbe et nous entraîne déjà sur une autre planète. Arrivé sur l’île, le sol est entièrement composé de coquillages, que ce soit dans la rue, les ruelles, la plage, les maisons…
On traverse la ville pour prendre une autre passerelle qui nous dirige cette fois-ci sur l’île suivante qui est le cimetière de Fadiouth. Tout en coquillages, chrétiens et musulmans sont enterrés côte à côte et la vue depuis la butte centrale est tout simplement saisissante. On terminera la visite en assistant à la messe de ce dimanche matin.
Pendant l’après midi on se baladera dans les environs, notamment le long de la mangrove pour observer plus en détail les crabes violonistes.
Dakar, c’est pas pour nous
Benoit | 10 août 2009
Tôt dans la matinée, nous partons de Joal-Fadiouth à bord d’un taxi brousse pour rejoindre la capitale Sénégalaise. 3heures plus tard et 20 kms avant Dakar, le taxi s’arrête. Il commence à démonter la roue, on se dit « bingo crevaison », raté ! Selon lui le roulement est foutu on ne peut pas continuer il va chercher un mécanicien pour tenter de réparer, durée indéterminée.
Au bout d’une heure on prend alors un taxi pour rejoindre le centre, tout en se faisant arrêter par la police pour infractions. Enfin arrivé en centre ville on part déjeuner et on s’empresse de rejoindre l’hôtel pour échapper à tous ces désagréments. Arrivé à l’hôtel on nous annonce que notre réservation n’a pas été bien notée et qu’à l’heure actuelle nous n’avons pas de chambre. Une heure plus tard, le problème est résolu mais les bagages qu’on a laissé à l’hôtel avant notre séjour à Joal ne sont pas disponibles car celui qui possède les clés est parti en mer.
Dans l’espoir de retrouver un peu de bon sens on se met en route pour aller à la bibliothèque en centre ville. Il faut savoir que la décision n’est pas évidente à prendre car quand je parlais précédemment des dérangements subit le vendredi soir, c’est surtout qu’on s’était fait voler.
En sortant de la bibliothèque, et en arrivant sur la corniche (à 200mètres de l’hôtel), un griot (musicien) nous aborde et nous propose de nous donner les dates et lieux des prochains concerts. Après avoir bien sympathisé, on le suit dans l’espoir de récupérer ces fameux flyers. Après un tour à pied assez conséquent, on fait alors demi-tour. Il hèle un taxi dans lequel on monte pour ensuite rejoindre la place de l’indépendance. Au tournant d’une ruelle, il ordonne au taxi de s’arrêter, parle à son copain dans la rue, se retourne vers moi et se met à crier : « Rien n’est vrai, je ne suis pas griot, on t’a emmené ici car on a cru reconnaître un marin français qui a couché avec la fille du marabout il y a un an. Une femme nous a appelé et elle dit t’avoir reconnu, je suis donc venu pour vérifier, je t’ai fait marcher dans la rue pour que les gens te voient et qu’on sache si tu es ou non celui que l’on recherche. Si tu étais lui, on t’aurais foutu en caleçon et on t’aurai bastonné là (en désignant un bâtiment proche) et on se serait aussi occupé de ta copine ». Tout en m’insultant et me menaçant, Camille lui demande si il nous a menti juste pour ça et là il lui gueule à la figure, « ne me parles pas toi la blanche, tu n’as aucun droit de me parler ou de me juger, je suis un fidèle du marabout et ici le marabout est plus important que tout, plus important que le président ». Il se retourne alors vers moi et me dit, « Payes le taxi ». Je m’exécute, je lui file 500 F CFA pour la course et je lui dis que je lui donne le reste à l’arrivée. Le soi-disant griot me menace et me dit de tout payer tout de suite sinon il va prendre son coupe-coupe. Je m’exécute. Il me demande alors de lui passer 5000 F CFA pour la course qu’il a dû faire pour venir vérifier si j’étais celui qu’il évoquait. Je lui donne. Ensuite il me menace et me demande de lui filer tout ce que j’ai, ce qui fait un total de 50 000 FCFA (soit 75€). Pendant tout ce temps, le taximan jette des regards inquiets à Camille, il est aussi effrayé que nous, Camille n’en peut plus, moi je suis à bout. Etant séquestré dans le taxi je ne peux rien faire d’autre que lui obéir. C’est alors qu’il sort du véhicule et le taxi nous emmène jusqu’à la place de l’indépendance.
Nous sommes en larmes, effondrés. Autant les Sénégalais sont menteurs, autant tout tend à prouver la véracité de ce qu’il disait, il nous a suivi, a attendu le moment où il y a moins de monde pour nous aborder, il nous parlait des militaires, des bars à pétasse, me demandait si j’ai fait mon service militaire… Il est passé de l’homme cultivé, plaisant et sympathique, à celui de tortionnaire, fidèle d’un marabout et borné.
On rentre à l’hôtel pour aller s’enfermer dans la chambre. Il sait où on loge, et puis après ce qui nous est arrivé vendredi soir, on ne sait vraiment plus quoi faire à Dakar. Deux sorties, deux vols. Le second avec agression et séquestration. Rien de physique mais moralement nous sommes incapables de continuer. Si des gens nous repèrent dans la rue et nous font suivre où va-t-on ?
Dans la chambre d’hôtel, on ne sait plus quoi faire, soit on continue notre périple par Saint Louis, soit on rentre. La décision s’impose d’elle-même, on n’a même pas le courage de reprendre un taxi. La nuit est courte, ou plutôt longue et parsemé de rêves. On ne sait plus où on en est.
Ambassade…
Benoit | 11 août 2009
7h30, on n’a jamais été réveillé aussi tôt ! On a mal dormi, on est perdu. Même le personnel de l’hôtel nous semble méfiant. On prend nos sacs à dos, on paie la chambre et on s’en va direction l’ambassade.
Arrivé là-bas on explique ce qu’il s’est passé hier soir. Il nous conseille d’aller à l’agence de TAP Air Portugal pour voir si on peut changer nos billets. Ils nous disent que pour le moment il n’y a pas de place et qu’il faut repasser dans l’après midi. On nous oriente alors vers Brussels Airlines, qui eux ont des places mais à 500€/personne. Faut-il encore qu’on puisse se faire rembourser nos billets.
Lors des nombreux échanges avec les personnes du service social de l’ambassade, ils déplorent tous le nombre croissant d’agressions qui se produisent à Dakar. Même entre Sénégalais, certaines histoires sont traumatisantes et ces expatriés qui vivent là depuis près de 10 ans nous révèlent que ça devient de pire en pire.
Retour à l’ambassade, les billets ne peuvent être remboursés, au moins on sait que si on n’a pas de place à Air Portugal on est bon pour acheter d’autres billets. L’assistance des cartes bleus ou encore celle de nos assurances habitations ne couvrent rien. L’assistante sociale nous conseille d’aller déposer plainte au commissariat. On retourne alors en ville et on dépose une plainte au commissariat central. On passe à l’agence de Brussels Airlines pour savoir jusqu’à quelle heure on peut réserver les billets. Au moment de ressortir de l’agence, Camille m’annonce qu’un homme me suit, on fait 10 mètres dans l’immeuble et on fait demi-tour pour attendre devant l’agence. On voit l’homme passé au loin, il nous observe avec attention. A ce moment là, le responsable de la sécurité nous demande de rentrer dans l’agence, il nous dit que le gars a l’air louche. Il nous fait sortir par derrière et décide de nous accompagner jusqu’à l’ambassade.
Arrivé à l’ambassade, c’est le soulagement et la peur. Jusque là je gardais une certaine distance avec les évènements et j’arrivais à relativiser, ou plutôt à occulter ce qui se déroulait vraiment, mais cette fois c’en est de trop. On ne peut pas passer une demi-journée à Dakar sans être suivi, agressé ou volé. Je craque. Je reste assis sur les sièges d’attentes de l’ambassade, mon ventre se noue dans tout les sens, impossible de me calmer. Je prends des grandes bouffées d’air, je tente de penser à autre chose mais là c’en est vraiment trop. L’assistante nous propose d’aller chercher à manger, au coin de la rue, juste devant les gardes. Je laisse Camille y aller, à l’heure actuelle je suis désemparé et j’ai besoin de faire le point.
Vers 15heures, après s’être restauré, il est temps d’aller voir si on peut ou non changer nos billets d’avion. L’ambassade met une personne à disposition pour m’accompagner, il n’y a que 350 mètres entre l’ambassade et l’agence mais on est à bout. Arrivé à l’agence, le guichetier m’annonce qu’il y a des places, je souffle, c’est presque une libération. Je change donc les billets qui à l’origine étaient prévus pour mercredi 19 août, finalement nous rentrerons le mercredi 12 août.
Rentré à l’ambassade j’annonce la bonne nouvelle à Camille. On prévient alors sa mère, Sylvie, pour qu’elle puisse venir nous chercher à l’aéroport de Bruxelles. A 16h30, l’ambassade met un chauffeur à notre disposition pour nous amener à l’aéroport. A 17heures, passé le contrôle militaire, nous voici enfin dans le hall d’enregistrement, à l’abri des sénégalais. Ne voyez pas dans cette phrase quelque-chose de raciste, ou une généralisation, mais dans notre cas actuel, la moindre personne qui s’adresse à nous est immédiatement soupçonné de vouloir quelque chose. Je le redis, nous n’avons rien contre le peuple sénégalais, mais se retrouver dans un hall sécurisé, entouré de gens de nombreuses nationalités, sans subir les demandes permanentes des gens de la rue après ce qu’on a vécu est véritablement un soulagement.
Celui-ci est de courte durée, l’un des deux téléphones est tombé de ma poche et se trouve dans la voiture de l’ambassade. Après moult appels, le chauffeur m’annonce qu’il doit repasser à l’aéroport vers 19h pour récupérer la valise diplomatique et qu’il me rapportera ledit téléphone. Enregistrement des bagages 6heures plus tard et attente de 3heures dans le hall d’embarquement.
Dans l’avion, on commence à se sentir mieux, mais la fatigue se fait sentir. On n’a presque pas dormi ou mangé ces 36 dernières heures et le contrecoup est important. L’avion décolle, c’est parti, retour vers l’Europe, retour vers la France…
Retour à la maison
Benoit | 12 août 2009
Escale à Lisbonne, nous sommes éreintés ! Impossible ou presque de dormir dans l’avion. Espérons que le dernier vol ne s’éternise pas trop pour que l’on puisse rentrer rapidement.
Bruxelles, 14h heure locale. Nous rejoignons les parents de Camille qui sont venus nous chercher. Nous voilà enfin chez nous ou presque.
Il convient maintenant de faire le bilan de ce voyage. On a passé un séjour magnifique au Mali, la découverte d’une autre culture, des paysages grandioses, un dépaysement total… Nous avons passé un mois merveilleux, quant au Sénégal, on ne peut pas juger. On peut vous dire que Dakar est très occidentalisé, c’est la ville d’Afrique de l’Ouest la plus développée, celle qui possède le plus d’immeubles, celle qui tente de ressembler le plus possible à l’Europe mais c’est aussi celle où les disparités entre riches et pauvres sont les plus grandes. Quant au Sénégal en soit, on ne se permettra pas de tenir un jugement. Notre expérience est très particulière, on n’a pas eu le loisir de voir et de visiter ce qui nous attiré et nous avons dû écourter le séjour. De toute façon nous étions incapables de continuer après un tel acharnement du sort. Cependant on peut vous assurer qu’hors de la capitale (expérience de Joal-Fadiouth), l’ambiance est beaucoup plus détendue. Je n’en dirais pas plus, quatre jours ça reste vraiment court pour se faire une opinion.
Il faut bien comprendre que le vol d’argent en lui-même n’est rien, mais se savoir suivi, épié, séquestré et menacé…et cela recommence le lendemain. L’accumulation de toutes ces choses explique pourquoi nous ne souhaitions pas continuer le séjour.
Ces derniers jours ont été très marquants pour nous, j’ai pris le parti de publier sur le site ce qui nous est arrivé, en détaillant de manière à ce que chacun de vous puisse comprendre ce qui s’est passé. Ainsi vous en savez presque autant que nous et je suis sûr que vous comprendrez que l’on souhaite en discuter tout en évitant de raconter l’histoire complète à chaque fois.
Pour ceux qui me connaissent bien, vous vous doutez que si nous avons abrégé le voyage ce n’est pas pour rien. Maintenant nous allons profiter de la semaine supplémentaire que nous avons chez nous pour revoir les amis et la famille. Je vous dis certainement à très bientôt.
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Benoit PETIT » Voyage au Mali & au Sénégal | 27 août 2009[...] Mali & Sénégal [...]